Puisque le couple est une alliance de deux personnes ayant chacune leurs caractéristiques, leurs personnalités, leurs façons de voir et de penser le monde/les situations, il est bien légitime que des divergences d’opinions se manifestent. Sur ces bases naissent alors des désaccords, des conflits, voire des disputes. Lorsque ces dernières ne sont pas trop excessives ou répétitives, elles peuvent être salvatrices, car telle la cocotte-minute qui permet de laisser échapper la pression contenue, les disputes permettent au couple de « lâcher » la leur.
Vient alors le moment de poser les éléments importants pour les partenaires, de repenser leur façon « d’être » en couple. En résumé, de : « Faire le point. »
En revanche, il arrive parfois que, malgré toutes les bonnes intentions déployées par chacun, les conflits ne se résolvent par une compréhension « classique » de ce que vit l’un et l’autre. Au-dessus des mots et des maux, plane quelque chose d’irrationnel, d’incohérent, d’inexplicable par la « logique ». Les conflits se répètent, les reproches fusent, l’escalade se met en place et les conséquences de l’intensité de ces disputes effrite le lien conjugal. C’est alors que, aux prises avec un mal-être relationnel insondable, au cœur d’un « je me sens si mal par ta faute, tu ne me comprends pas, c’est toujours la même chose, tu ne m’écoutes pas, on se détruit… » la question d’une éventuelle fin de relation pointe à l’horizon…
Et pourtant, si chaque membre du couple pouvait détacher la lampe torche rivée sur l’autre pour la diriger vers leur intériorité, peut-être pourraient-ils entrevoir que ce qui se passe est, en réalité, leur enfant intérieur blessé qui se manifeste.
Mais qu’est-ce que l’enfant intérieur ?
Cette notion nous vient du psychanalyste Carl Gustave Jung, elle représente l’enfant que nous avons été et que nous contenons toujours en nous. Utilisée de façon métaphorique, elle correspond aux parties inconscientes de notre personnalité, celles dont nous ne pouvons pas soupçonner l’existence tant qu’un travail d’introspection ne sera pas entrepris.
Un peu à l’image des poupées russes, au fur et à mesure de la vie, nous avons connu des expériences agréables qui nous ont permis de vivre la créativité, la joie… mais nous avons également été heurtés par des situations douloureuses, blessant l’enfant que nous étions.
Nous avons donc en nous un enfant intérieur libre et serein, mais également un enfant intérieur blessé.
L’impact de notre enfant intérieur dans le couple
Lors de certaines disputes, les situations présentes réactivent les blessures de cet enfant intérieur, un peu comme si, sans le savoir et bien entendu sans être responsable de la blessure initiale, notre partenaire posait son doigt sur une plaie non-cicatrisée. Vient alors un cri de douleur, jaillissant du plus profond de notre intérieur et, dans l’inconscience de ce qui se manifeste, le fatidique « c’est de ta faute » survient. On se heurte, on se blesse, on ne se comprend pas. On souhaite que notre partenaire nous comprenne, mais ce que nous cherchons inconsciemment, c’est qu’il soigne notre blessure d’antan, qu’il ouvre les bras à notre enfant intérieur et le comble d’amour, le guérissant, nous guérissant, pour toujours.
Cela est impossible.
La seule personne capable de prendre soin de son enfant intérieur, le seul être ayant les compétences d’accueil et de guérison de nos parties blessées, c’est nous, l’adulte intérieur que nous sommes devenu.
Bien entendu, au coeur de la dispute, il est difficile de réaliser que sur le ring de boxe, les deux protagonistes sont en réalité les enfants intérieurs de chaque partenaire hurlant leur besoin d’amour, de compassion et de compréhension. Et pourtant, avec le recul, le couple peut constater que rien de cohérent ne ressort du match. Les arguments prennent la forme de reproches, de revendications, de piques de plus en plus violentes et ces incompréhensions altèrent chaque jour un peu plus la relation.
Pour sortir de cet engrenage, il convient alors aux partenaires de se pencher sur leurs blessures de vie, de mettre de la conscience sur les leviers qui actionnent les trappes dissimulant leurs douleurs et d’oser aller à leur rencontre. Se connecter à son enfant intérieur afin d’en comprendre les rouages, d’accueillir ce qui nous habite pour permettre à l’autre de (re)prendre sa JUSTE place dans la relation :
« Toi, l’être qui m’aime et que j’aime, je sais à présent que tu peux me soutenir, mais pas me guérir. Cela, c’est à moi de le faire, et j’en prends dès à présent la pleine responsabilité.»
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